L'asthme équin

Catégorie : Équidé

Publié le Mardi 05 Avril 2022

Il s’agit d’une affection chronique touchant les voies respiratoires du cheval. Il est la deuxième cause d’interruption momentanée ou définitive de la carrière pour les chevaux de sport (la première étant les boiteries).

 

 

 

 

 

 

 

On dénombre deux types d’asthme :

  • L’asthme modéré (anciennement appelé Maladie Inflammatoire des Voies Respiratoires Profondes (MIVRP)). Il peut toucher des chevaux de n’importe quel âge.

Dans ce cas, la toux est en général occasionnelle. C’est souvent les mauvaises performances de l’équidé qui seront représentatives de la maladie. Il y a en effet peu de signes cliniques hors activité, la courbe respiratoire au repos n’est pas modifiée.

Le cheval va dans la plupart des cas connaître une amélioration spontanée de ses symptômes. Et le risque de récurrence est bas.

 

  • L’asthme sévère (anciennement appelé Maladie Obstructive des Voies Respiratoires Profondes (MOVRP) ou pousse ou emphysème).

Il touche généralement les équidés de plus de sept ans.

Les symptômes les plus courants sont une toux fréquente et régulière, une intolérance à l’exercice, des efforts respiratoires au repos.

Les signes et la sévérité peuvent évoluer au fil du temps.

L’asthme sévère peut notamment être déclenché suite à une exposition à un allergène présent dans l’environnement de l’animal. Cela peut être des poussières, des moisissures, du pollen ou des graminées. Il est également influencé par la saison et on sait désormais qu’il peut y avoir des phénomènes génétiques.

Cette forme d’asthme ne s’arrêtera jamais d’évoluer mais les signes peuvent être contrôlés. Avec notamment un traitement médical et surtout un contrôle de l’environnement, des conditions de vie du cheval.

Il est possible voir essentiel d’agir sur l’habitat, l’alimentation et le travail du cheval présentant un asthme sévère.

Il est préférable de mettre l’équidé concerné au pré de manière permanente, afin qu’il ne soit plus exposé au foin sec et à la litière. Dans des prés correctement enherbés, avec éventuellement un pâturage tournant pour éviter les zones de piétinement et donc d’accumulation de poussière (pensez par exemple à déplacer régulièrement l’abreuvoir).

Il faudra donc éviter les round aller de foin ou de paille en libre accès dans le parc. S’ils s’avèrent nécessaires, il conviendra de les remplacer par des ballots rectangulaires de petite taille. Il faut également veiller à ce que le parc ne soit pas à proximité de chemins de terre fréquentés ou une carrière.

Pour les chevaux souffrant d’asthme au pré, leur maintien en pâture peut provoquer une aggravation de la maladie. Ils devront donc être confinés en écurie.

Dans ce cas comme dans le cas d’un cheval n’ayant pas de pré, il faut veiller à ce que son box soit aéré, frais, doté d’une ouverture sur l’extérieur et non poussiéreux. Une bonne ventilation du box est essentielle. Le box peut être notamment privilégié, s’il remplit ces critères, en période de fortes chaleurs, de taux d’humidité élevé et de pollinisation.

Pour un cheval en box, la concentration en poussières organiques est 35 fois plus élevée, lorsqu’ils sont sur paille et nourris avec du foin que pour des individus sur copeaux de bois et nourris aux granulés.

La litière de paille est donc à supprimer. Privilégiez les copeaux de bois, de lin ou de riz par exemple. En cas d’utilisation de matelas, attention à bien nettoyer en dessous. En effet, l’exposition d’un équidé malade à l’ammoniac se dégageant de l’urine est un facteur de risque.

Il faut être vigilant dans le nettoyage du box afin notamment d’éviter les plaques de moisissures. Pensez à sortir le cheval avant de procéder au nettoyage. Evitez le balayage ou le souffleur devant le cheval souffrant d’asthme.

 

Le foin est la première source de particules et d’allergènes, et ce même s’il est de bonne qualité. La quantité de poussière respirable est 9 fois supérieure à de la briquette de foin ou de l’enrubanné.

Sont à privilégier : le grain, le foin en cube ou briquette, le foin traité à la vapeur (cette technique permet notamment de diminuer significativement la poussière et les moisissures), le foin mouillé environ 30 minutes à 1 heure (cette méthode fait cependant diminuer sa valeur nutritive).

Les filets à foin suspendus et les râteliers en hauteur favorisent l’entrée des débris dans les naseaux du cheval et empêchent le drainage des voies respiratoires, ils sont donc à proscrire. De même, les types de distribution impliquant que le cheval mette sa tête dans le foin, comme le round baller entier dans le pré, sont fortement déconseillés.

Il faut également éviter le stockage au-dessus de la tête de l’équidé. Privilégiez un stockage à l’extérieur du lieu de vie de l’équidé, à l’abri de l’humidité et pas à même le sol.

 

Le pansage de votre équidé devra être fait à l’extérieur. Le sol des carrières et manèges devront être arrosés avant le travail. Concernant les sorties en extérieur, elles sont à éviter pendant les périodes de pollinisation.

Pensez également à bien échauffer votre cheval notamment s’il fait froid. Il ne doit pas tousser ou présenter de jetage au travail.

 

Sources :