C’est la panique ! Partie 2
Catégorie : Équidé
Publié le Mardi 06 Avril 2021
Le sentiment de peur peut être induit par des situations très variées. Des recherches ont pu déterminer les différentes situations déclenchant les émotions. Une classification a pu être établi en fonction du caractère nouveau de la situation, le fait qu'elle soit prévisible ou imprévisible, le contrôle que l’animal en a, ou encore qu'elle ait une origine sociale ou non. Pour le cheval, qui est une espèce grégaire, se retrouver isolé de ses congénères peut être parfois une source de stress social. En fonction de la combinaison de ces différentes caractéristiques et de la façon dont le sujet va les percevoir, différents types d’émotions pourront être déclenchés.
La Néophobie par exemple est un sentiment de peur intense d’un cheval confronté à un endroit inconnu.
Il est assez aisé de repérer certaines causes des réactions de peur. Mais parfois d’autres peuvent nous paraitre bien plus mystérieuses. Parmi ces causes, il y a les « odeurs de peur ». Des chercheurs ont réussi à démontrer que la simple odeur d’urine issue d’un animal stressé est capable d'inquiéter un autre animal qui n’a pas lui-même été confronté directement à l’événement stressant. Mais les odeurs ne sont pas les seules causes de peur qui nous échappent, il y a également les ultrasons. Alors que nous ne les percevons pas, certains chevaux vont les détecter et se mettre dans de véritables états de panique, s’affolant ou prenant la fuite. Ces différents exemples illustrent à quel point les sources de peur sont multiples, et que dans bien des cas, elles nous échappent totalement puisque nous ne sommes pas capables, en tant qu’être humain de les détecter.
Certaines peurs peuvent être apprises, on parle alors de peur conditionnée. Dans ce processus, une situation A, qui n'entraine naturellement aucune réaction de la part du cheval, est associée à une situation B, qui, elle, est reconnue pour faire peur au cheval. Une fois que le cheval a fait cette association entre les deux situations, il manifestera des réactions de peur à la seule apparition de A. Dans la pratique, cela arrive bien plus fréquemment qu’on ne le croit. Par exemple, la situation A peut être un coin de la carrière, qui naturellement n’induit aucune réaction de la part du cheval. La situation B peut être un chien qui se met subitement à aboyer et provoque une réaction de peur chez le cheval. Si B apparait en même temps que A, c’est-à-dire que le chien se met à aboyer subitement au moment où le cheval passe dans ce coin de la carrière, le cheval va associer les deux situations.
Les fois suivantes, même si le chien n’est plus là, le cheval ressentira de la peur en passant dans le coin de la carrière. Cette émotion se traduira par un refus de s’approcher, un sursaut, des demi-tours, ainsi que par un ensemble de réactions physiologiques (élévation du rythme cardiaque, taux de cortisol qui augmente…). En fonction de la nature de la situation B, cette association peut être plus ou moins forte. Dans le cas de traumatismes violents, comme un accident lors du transport en van, les réactions de peur seront intenses et il sera difficile de faire cesser cette association. Il y a alors de fortes chances que le cheval ne veuille plus jamais monter dans un van. En revanche, dans le cas de réactions de peur faibles à modérées l’association pourra disparaitre progressivement avec le temps.
A suivre...
Sources : Cheval Magazine 2016