Mon cheval fait des myosites

Catégorie : Équidé

Publié le Mercredi 03 Août 2022

La myosite d’effort est une affection musculaire qui survient généralement suite à un effort important demandé après une période de repos. Les signes cliniques sont pathognomoniques et la pathogénie de la maladie est aujourd’hui assez bien connue.

 

 

 

 

 

 

Les maladies des muscles chez le cheval, appelées myosites ou myopathies, peuvent avoir de nombreuses origines pour une expression clinique similaire.

Outre leurs répercussions locomotrices, les affections musculaires sont également susceptibles de retentir sur l’état général du cheval voire même, en plus de gêner sa carrière sportive, d’affecter son pronostic vital. Le cheval est ainsi doté d’une musculature développée (469 muscles qui représentent environ la moitié de son poids !) qui lui permet d’accomplir des performances parfois extrêmes. Mais paradoxalement, ces muscles sont fragiles.

Ils sont constitués d’un ensemble de fibres elles-mêmes composées de myofibrilles, qui agissent par extension ou contraction. On distingue les muscles striés ou squelettiques, dont la contraction est volontaire et sui sont actifs dans la locomotion, et les muscles lisse ou viscéraux, à la contraction involontaire, actifs dans le fonctionnement interne du corps. Ce sont les premiers qui sont concerné par les myosites.

Destruction musculaire

Parmi elles, la plus fréquent est sans doute la myopathie d’effort récurrente appelée aussi myosite d’exercice, rhabdomyolyse, coup de sang ou encore « maladie du lundi ». Par définition, cette maladie est un syndrome clinique de crampe et de destruction cellulaire au niveau des muscles dû à un effort.

Sa traduction clinique est assez pathognomonique et associe crampes musculaires (généralement au niveau des muscles dorsaux et fessiers), douleurs (à ne pas confondre avec des douleurs de colique), forte sudation…

Le cheval atteint reste figé sur ses quatre membres, il rechigne à se déplacer, ses urines sont foncées en raison de la myoglobinurie (présence de myoglobine, due à la destruction aiguë des fibres musculaire squelettiques, dans les urines). On observe des tremblements et un décubitus (corps allongé à l'horizontale) est possible.

Les femelles sont plus atteintes que les mâles, de même que les jeunes chevaux (2-3 ans) et les animaux au caractère nerveux. Certaines races sont prédisposées aux myosites d’effort (pur-sang, trotteur, pur-sang arabe).

La crise peut survenir au cours de l’effort, quelques minutes après son déclenchement ou un peu plus tardivement.

On distingue différents stades dans la maladie qui peut rester très modérée ou être beaucoup plus sévère (cheval en décubitus, signe de choc).

Ne pas déplacer le cheval

Face à une myosite, il ne faut surtout pas déplacer le cheval. Il est conseillé de le couvrir, de lui proposer à boire et de masser délicatement son dos et ses fessiers pour stimuler la circulation sanguine. Certains cas de myosite constituent des urgences et devront donc toujours motiver l’appel d’un vétérinaire qui mettra en œuvre un traitement adapté (réhydratation par perfusion, lutte contre l’inflammation, prévention du risque de colique, soutien des fonctions hépatique et rénale). Après une crise de myosite, le retour au travail doit se faire progressivement après avoir gardé le cheval quelques jours au box avec un régime alimentaire composé uniquement de foin. Le suivi des paramètre biologiques conditionnera la reprise dès lors qu’ils seront revenus dans des valeurs normales.

Prise de sang

Pour confirmer une suspicion clinique, une prise de sang mettre en évidence un taux élevé d’enzymes musculaires (créatine kinase et aspartate transaminase). Chez certains chevaux, les crises de myosite peuvent être fréquentes. Si elles ne sont pas mortelles, elles s’accompagnent d’une baisse de performance et compliquent l’utilisation du cheval. Face à un syndrome « myosite », il est important d’effectuer un diagnostic différentiel car l’origine de la maladie conditionne le traitement mais aussi les moyens de prévention à mettre en œuvre.

Privilégier les matières grasses

Parmi les facteurs de risque, on sait que les rations riches en amidon (céréales), déséquilibrées en sélénium et vitamine E ou en électrolytes augmentent le risque de myosite. La clé de la prévention associe ration et entraînement adaptés.

Pour Prévenir la myosite ; il est donc important de revoir la ration et de réduire le sucre et l’amidon en compensant par une augmentation du taux de lipide à condition de l’incorporer de manière très progressive dans la ration. L’ajout d’huile végétale peut être utile, cette source énergétique présentant plusieurs avantages : effet « calmant » démontré, diminution du risque de surcharge musculaire en glycogène. Avec l’huile, on favorise la capacité du cheval à travailler plus longtemps, sans produire d’acide lactique en excès.

On peut aussi se tourner vers des aliments industriels dont la formule a été spécifiquement étudiée.

Complémenter la ration en antioxydants, comme la vitamine E ou sélénium, peut également être conseillé.

Longs échauffements

Pour les chevaux sujets aux myosites, il est préférable de supprimer les jours de repos, voire pour cela de laisser les chevaux au pré, et de privilégier un entraînement quotidien assorti de longs échauffements et étirements après le travail.

Source Cheval Santé mai 2014 : Maud Lafon, vétérinaire