La Coprologie chez le cheval… oui mais pas si simple !

Catégorie : Équidé

Publié le Vendredi 20 Septembre 2019

Vous le savez, les chevaux sont particulièrement sensibles aux parasites internes.
La Coprologie chez le cheval… oui mais pas si simple !

 

 

 

 

 

Vous le savez, les chevaux sont particulièrement sensibles aux parasites internes. Pour lutter contre les vers, beaucoup de propriétaires pratiquent la vermifugation systématique, et administrent ainsi un vermifuge tous les 3 à 6 mois à leurs chevaux.

Ce faisant, ils pensent que leur cheval est débarrassé de tous ses parasites internes. Mais est-ce vraiment le cas ?

Eh non, pas forcément !

S’il est vrai que chaque espèce de ver a ses petites préférences, notamment en terme de saison, cela ne signifie pas que votre cheval sera infesté par tous les parasites internes du moment, ni même qu’il n’en accueillera pas d’autres en plus.

En d’autres termes, il est possible que vous vermifugiez pour des vers que votre cheval n’a pas, et que vous ne traitiez pas les parasites qu’il a. Un peu dommage, non ?

Puisqu’il n’est pas bon de vermifuger un cheval systématiquement, et qu’on ne peut pas non plus le laisser se faire envahir, l’idéal est donc de ne vermifuger que si le cheval en a besoin, et seulement pour les parasites dont il est atteint.

Certain diront que la solution idéale : la coprologie (ou coproscopie)! Mais à quoi cela consiste et est-ce vraiment infaillible.

Faire une « copro », c'est analyser ce qui se trouve dans un échantillon de crottin.

L'analyse des crottins des équidés est présentée comme une étape indispensable du raisonnement pour vermifuger les équidés de façon efficace. Mais que nous révèle une analyse coprologique, que peut-on y voir ? Que penser d'un résultat positif ou négatif ?

 On espère y déceler les traces d'un parasitisme interne. Des traces que l'on pourrait résumer ainsi : reproduction, dissémination et mortalité.

 Car on ne peut trouver dans un crottin que ce qui s'y retrouve suite à la reproduction des parasites (œufs, segments, larves) et suite à la mort ou la sortie d'un parasite adulte (s'il n'est pas digéré).

 En d'autres termes, on ne peut voir que la fin des cycles qui se terminent dans le crottin.

 Ce qui signifie que tous les parasites qui n'émettent pas d’œufs, de larves, de segments et qui ne sortent ou ne meurent pas au moment du prélèvement ne seront pas détectés.

 Les mâles et les jeunes parasites en bonne santé, tout comme les parasites enkystés et les cycles ne se terminant pas dans le tube digestif, ne sont donc pas visibles lors une coproscopie.

 De plus, les femelles parasites matures ont des saisons de reproduction et même des heures où elles vont émettre des œufs ou des larves. En dehors de ces périodes, très variables selon les espèces, la copro ne donnera pas de résultat.

 Et si on a un équidé adulte en bonne santé, son système immunitaire va se battre contre les femelles et provoquer la diminution ou l'arrêt de la reproduction. Ce qui provoque une absence de détection dans les crottins de ces parasites « maîtrisés » par l'équidé.

 Enfin, même si les œufs sont émis au moment du prélèvement, ils peuvent ne pas être dans l'échantillon analysé par le labo ou avoir été détruit lors de la conservation de l'échantillon... toutes ces raisons font qu'une coproscopie négative ne peut permettre de conclure que l'équidé est sain.

 Si votre copro est négative, vous pourrez conclure que les parasites recherchés n'ont pas été détectés car ce n'était pas le bon moment, le bon échantillon, la bonne technique ou que votre équidé maîtrise le système. Ce n'est qu'en faisant une série de copro à heures différentes que l'on pourra s'assurer de la présence des parasites détectables. Même si on reste dans l'hypothèse.

 Si la copro met en évidence des traces de parasitisme, il faudra regarder précisément ce qui a été trouvé et vérifier que les conditions d'analyse ont été correctes. N'hésitez pas à demander comment l'analyse a été réalisée et quelle technique a été utilisée.

 Il existe des faux positifs liés à la présence de parasites issus du sol qui ont migré dans l'échantillon ou à des parasites de « passage » dans le tube digestif (suite à une coprophagie par exemple).

 En dehors de ces cas, une analyse positive met en évidence une infestation par le ou les parasites détectés mais ne donne aucune idée de l'infestation réelle. En effet, comme nous l'avons vu plus haut, l'émission d’œufs, de larves, de segments ou de morts n'est pas liée uniquement au nombre de parasites infestant mais également à l'immunité de l'équidé, à la saison, à l'heure...

 C'est pourquoi, s'il existe une coproscopie positive fondée, il est important de traiter tous les équidés du troupeau et d'observer les mêmes précautions qu'elle que soit « l'ampleur » d'infestation suggérée par l'analyse.

 En analyse coprologique, il n'y a pas de « petit » ou de « grand » résultat positif, il n'y a que des notions de présence, d'absence et de détection.