Dorsalgie du Cheval, quels sont les symptômes ?
Catégorie : Équidé
Publié le Jeudi 03 Mars 2022
Le dos des chevaux peut être comparable à un arc flexible. Il est maintenu par une série de haubans musculaires puissants qui lient les vertèbres entre elles et la colonne vertébrale au reste du squelette. Chez le cheval au travail, le dos est une zone centrale essentielle : elle permet au cheval de se mouvoir avec souplesse tout en portant son cavalier. Un objectif fondamental du travail est de renforcer le dos du cheval et d’améliorer sa flexibilité.
Les dorsalgies peuvent réduire sensiblement les performances d’un cheval, quelle que soit sa discipline. En effet, elles peuvent induire une perte de flexibilité, réduire l’amplitude et la force des mouvements et générer des boiteries. Reconnaitre une dorsalgie peut être parfois difficile, pour le cavalier comme pour le vétérinaire. Le diagnostic est difficile à établir car le tableau clinique peut être très variable d’un cheval à l’autre. De plus, du fait des puissants groupes musculaires qui la composent, c’est une zone difficile à palper en profondeur. Certains chevaux peuvent être très sensibles à la palpation du dos sans avoir de douleur et d’autres plus stoïques au repos peuvent malgré tout développer un inconfort important au travail. L’exploration du dos par imagerie nécessite à la fois une bonne expertise vétérinaire et souvent un équipement plus coûteux.
Défense, réticence et raideur
Les dorsalgies chez le cheval au travail sont généralement liées soit à des problèmes ostéoarticulaires directs (qui concernent les vertèbres) ou indirects (qui concernent les membres), soit à des problèmes des tissus mous (muscles, ligaments, peau). Au repos, elles peuvent déjà être associées à des signes de mécontentement au sellage ou au sanglage, qui peuvent être assimilés par erreur à des troubles du comportement. Elles peuvent se traduire par une raideur globale du cheval, un manque de souplesse au travail à la piste ou à l’obstacle, à la fois dans les lignes droites et dans les tournants. Les chevaux ayant mal au dos peuvent aussi présenter un défaut d’engagement des postérieurs ou un défaut de flexion des jarrets, certains pouvant parfois laisser traîner les pinces au sol. Lorsque le cheval a mal, tous les mouvements qui sollicitent davantage la colonne dorsale sont économisés et il peut avoir une réticence à accélérer, freiner ou tourner.
Identifier la cause de la douleur
Avant d’entamer toute initiative, il est important de savoir pourquoi le cheval à mal au dos et quelles sont les lésions sous-jacentes. Un bon examen de boiterie classique préalables sont donc nécessaires afin non seulement de déterminer la cause de la douleur mais surtout d’appliquer les traitements les plus appropriés. S’il existe une pléthore d’approches thérapeutiques de la dorsalgies, l’adaptation de l’exercice fait certainement partie des mesures à mettre en place systématiquement.
La première étape pour le cavalier est de vérifier son équipement : la selle est-elle légère et confortable ? Est-elle adaptée à la conformation du dos de mon cheval. Ne provoque-t-elle pas des lésions de frottement ? Le confort au niveau de la bouche et du mors, le choix d’un enrênement font aussi partie des considérations primordiales. Une des erreurs les plus communes est de mettre le cheval au repos en pensant que son mal passera plus rapidement s’il n’est pas travaillé. Or, le repos contribue à une perte musculaire, en particulier au niveau de la musculature du dos, et peut conduire à une exacerbation de la dorsalgie. Une physiothérapie active permettant la rééducation des muscles du dos et à la laquelle le cavalier participe pleinement est un remède à part entière.
Physiothérapie active : le soulagement par le travail
Quel que soit le problème à l’origine de la dorsalgie, le succès de la revalidation du cheval passe par un programme d’exercices bien spécifiques. Il est important d’abord de contrôler la douleur avant d’entamer la reprise du travail car ceci permettra d’assurer la détente, la coordination et la souplesse du cheval. La musculature du dos dépend étroitement de la musculature abdominale. Il est donc important de penser à travailler ces groupes musculaires. Les exercices qui promeuvent l’action « verticale » des membres et la coordination vont dans ce sens : travail sur des barres au sol ou de cavalettis, travail rassemblé, transitions… D’autres approches semblent également être prometteuses pour améliorer la souplesse du dos comme la marche dans l’eau (au bord de la mer par exemple) ou l’utilisation de marcheurs/tapis roulant aquatiques ? Ces derniers sont particulièrement intéressants car ils permettent de vraiment mobiliser les muscles du dos tout en s’affranchissant du poids et de l’action du cavalier.
Physiothérapie passive : une solution pour obtenir souplesse et détente
Parce qu’elles tentent d’améliorer le confort du cheval par des méthodes plus « douces » et moins invasives que les traitements allopathiques, elles sont devenues très populaires. Elles peuvent être indiquées pour la gestion à long terme des problèmes de dos et limiter les risques de récidive. Parmi ces méthodes, l’ostéopathie et l’acuponcture sont parmi les plus répandues.