Et les grandes oreilles alors ?

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Et si nous tordions le coup aux idées reçues, une bonne fois pour toute ! Synonyme de bêtise et de sale caractère dans l'image populaire qu’il véhicule, l’âne est pourtant un animal extraordinaire ! Encore faut-il faire l’effort d’établir une véritable relation. Aujourd’hui, nous vous proposons de partir à la découverte de ces équidés.

 

L’equus asinus a une réputation d’animal lent, sot et têtu...

Qui n’a pas entendu parler du « bonnet d’âne » ? Mais saviez-vous que le bonnet d’âne était mis sur la tête des cancres pour leur faire passer l’intelligence de l’âne ? Votre curiosité est piquée, alors attention, vous n’avez pas fini d’être surpris !

L’âne est un animal lent et têtu… Il apparait que s’il décide de ne plus avancer sans prévenir, c’est parce qu’il est hésitant. Ce comportement traduit en réalité de la prudence ! Avant de se lancer tête baissée sur un terrain inconnu, voir douteux, l’âne analyse, réfléchit, s’assure qu’il peut progresser en toute sécurité. L’âne est un animal insoumis. Il fait ce que l’on lui demande, parce qu’il en a envi, qu’il vous respecte et vous considère comme un membre de son troupeau.

 

Attention, je monte la garde !

L’âne est originaire de régions semi-désertiques, sèches et pauvres. Se déplacer plus loin, pour trouver mieux, étant vain, il a appris à vivre avec peu, sur place.  Il a donc développé un comportement sédentaire.

Aussi, si comme le cheval, il reste une proie intéressante pour un prédateur, contrairement à son cousin, il n’est pas du genre à fuir. Le comportement sédentaire développé par l’âne l’amène à protéger son territoire et à en surveiller attentivement les limites. Si le cheval fuit, l’âne peut très rapidement attaquer ce qui lui paraît dangereux. Vous avez un chien, et affectionnez les balades dans la nature ? Alors, l’image de votre compagnon à quatre pattes détallant à toute vitesse, poursuivi par un âne, tête au ras du sol et antérieurs menaçants, ne vous est pas inconnue !

Leur aversion naturelle pour les canidés et leur attachement fort au troupeau en font d’excellents gardiens de troupeau de moutons ou de chèvres.

 

Un pour tous, tous pour un !

Du caractère sédentaire, lié à son territoire, découle une autre caractéristique de l’âne : son attachement au troupeau. Afin de surveiller plus efficacement son territoire et éventuellement le défendre, Il a besoin de vivre en groupe. En effet, les ânes comptent les uns sur les autres pour survivre.

Il n’y a pas de « Chef » dominant. Chaque individu a sa place. En cas de problème, le plus compétent apportera sa solution. Mais les ânes sont également capables de concertations et d’actions groupées. Ils peuvent boire à plusieurs, nez contre nez, ils savent partager un tas de foin ou une ration de grains. Avouez, ça vous laisse rêveur, n’est-ce pas ?!

Ce trait de caractère se retrouve dans son rapport à « son humain ». Il n’est pas rare qu’un âne attende ses « co-randonneurs » en retard ou s’arrête s’il perd son paquetage. Il est par conséquent possible de balader facilement avec son âne en liberté. Il prendra son temps pour flâner, brouter, renifler par ci par là mais vous gardera toujours à l’œil et vous rejoindra en trottinant si vous vous éloignez trop. Il sait parfaitement manifester ses préférences pour un « bipède » ou au contraire « refuser » le contact avec d’autres.

 

Adopte-un-ane.com

Mais attention, comme pour tout animal, adopter un âne n’est pas un acte à prendre à la légère. Vous devez vous informer, avoir un minimum de connaissances. De plus, c’est un engagement à long terme (il peut vivre une quarantaine d’années). Etant très attaché à « son humain », une séparation peut fortement l’affecter. Les ânesses sont plus faciles. Si vous préférez un mâle, une castration est vivement conseillée. Si l’âne est un animal gentil, les hormones et les phases de rut, peuvent être très violentes. L’âne vit très mal la solitude, il devra avoir au moins un compagnon de pré. Le mieux restant un autre âne, mais il est très sociable. S’il est rustique, un abri est le bienvenu pour se protéger du froid, du vent et de la pluie qui ne sont pas vraiment ses éléments. Un parage régulier est nécessaire, tout comme un entretien dentaire et une vermifugation. L’alimentation de l’âne n’est pas celle du cheval. Elle doit être « pauvre et sèche ». Contrairement au cheval qui a besoin de verdure plus tendre et plus riche. Les ânes souffrent trop souvent d’obésité entrainant de nombreux problèmes de santé dont la fourbure. Malheureusement trop courante chez les grandes oreilles.

L’âne est apprécié pour son calme, sa douceur et sa patience. Dans le travail, il réfléchit TRAN-QUI-LLE-MENT et ce, parce qu’il a tout son temps ! Il faudra vous armer de patience et savoir vous remettre en question. Ce qui lui est demandé doit être clair. Il doit en comprendre l’intérêt. N’oubliez pas, il n’est pas têtu, il a simplement de la suite dans les idées… Si vous savez l’écouter, vous vous rendez disponible et faites preuve d’humilité, vous pourrez bénéficier de toute la sérénité que l’âne génère, tout aussi efficace qu’une séance de yoga ???? !

 

« Un cheval se dresse, un âne s’éduque »