Quel mode de vie pour son cheval ?

Catégorie : Équidé

Publié le Vendredi 11 Octobre 2019

Pré ou Box

 

 

 

 

Au box

Les + 

  • La surveillance du cheval est facilitée. Il est plus difficile d'imaginer un cheval s'échappant de son box que d'un pré. Et il suffit de faire quelques pas dans l'allée de l'écurie pour jeter un œil sur lui, au lieu de parcourir de long en large le pré de plusieurs hectares en essayant de le repérer au milieu des autres. Très pratique dans le cas d'un cheval blessé ou malade.
  • Dans le cas des chevaux à la santé fragile/blessés, plus de paramètres peuvent être contrôlés. On contrôle l'activité du cheval (puisqu'il est immobilisé au box), il est à l'abri du froid, du chaud, dans un espace sécurisé où il a, a priori, moins de chances de se blesser. Et surtout...
  • La gestion de l'alimentation est facilitée. En hiver, les prés ne fournissent plus assez d'herbe et nécessitent donc de complémenter les chevaux. Inversement en été, dans les prés verdoyants, les chevaux sont plus exposés à la prise de poids et au risque de fourbure à cause de l'herbe bien grasse. Et pour peu que votre cheval soit d'un naturel soumis et qu'il reçoive sa ration au pré, il est possible qu'il se la fasse "voler" par un congénère ou que le moment de nourrir devienne un moment de stress. Au box, pas de problème de ce genre et il est donc plus facile de calculer les besoins en nourriture.
  • Et bien sûr, parlons aussi du confort pour le cavalier de venir dans une écurie propre avec tout à disposition pour préparer son cheval au chaud plutôt que d'aller patauger dans la gadoue en hiver pour rattraper Pompom. Mais Pompom sera aussi ravi en hiver de se retrouver au sec le soir et d'éviter gales de boue et coups de froids.

Les -

 

  • Mais la vie au box pour un cheval, c'est la contrainte pour le propriétaire de devoir être présent chaque jour pour le sortir ou de trouver quelqu'un pour le faire à sa place. Pas toujours évident, surtout lors de maladie, départ en vacances ou en week-end.
  • L'enfermement dans un box favorise l'apparition de troubles comportementaux (tics, dépression, agressivité) chez les chevaux à cause de l'ennui et du manque d'activité. Ce même manque d'activité peut également créer des problèmes musculaires : après une grosse séance, un cheval qui se retrouve immobilisé pendant 24h développe facilement des engorgements des membres, courbatures et autres joyeusetés. 
  • En vivant uniquement au box, la seule sortie du cheval est quand vous venez le monter. Pour un animal devant idéalement marcher toute la journée, gare aux sorties sportives ! Cela coupe l'herbe sous le pied des cavaliers prétextant que leur cheval "ne peut pas aller au pré car dès qu'il est lâché il est hystérique et risque de se blesser» : bien évidemment, il manifeste sa joie d'être enfin dehors ! Passé les premières fois, le cheval profitera dans le calme de ce moment sachant qu'il y en aura d'autres et cumulant de moins en moins de trop plein d'énergie.
  • En conclusion, le box seul n'est pas un mode de vie envisageable et doit forcément s'accompagner de sorties au paddock quotidiennes sous peine de voir le moral et le physique de son cheval se détériorer.

 

 

 

Au pré

Les +

 

  • Qu'on se le dise, le premier facteur attirant d'une pension pré est son prix ! En général moitié moins cher qu'une pension box. C'est votre porte-monnaie qui vous remercie (et c'est aussi une occasion pour investir dans autre chose d’utile !).
  • Qui dit pré dit herbe, c'est à dire l'alimentation la plus naturelle et la meilleure pour le cheval ! Que demande le peuple ?
  • Avoir son cheval au pré est un facteur de liberté pour son propriétaire. Envie de vacances, pas le temps de venir en semaine, eh bien en vous attendant votre cheval ne fait pas placard !
  • Le cheval se dépense TOUTE la journée (marcher lui est normalement indispensable) : cela facilite son transite, évite les engorgements suite à un effort intense, entretient la musculature, assure un cheval plus zen et plus en condition pour faire des efforts physiques...
  • Un cheval au pré se "renforce" et développe sa proprioception : il apprend à regarder où il met ses pieds, à se gérer sur différents sols, à lutter contre le froid/chaud, trouver les coins d'ombre, s'habituer aux bruits et aux mouvements en extérieurs qui faisaient peur avant... 
  • Un cheval au pré avec ses congénères apprend à bien se comporter "en société", se socialise, ce qui peut permettre de calmer les comportements acariâtres de certains chevaux envers tout autre être vivant.
  • Enfin l'avantage indéniable du pré pour le cheval et l'influence sur son moral ! Libre et dans son milieu naturel, en contact avec d'autres chevaux, le cheval respire à plein poumons, s'amuse et se détend. L'idéal pour donner la pèche, la joie de vivre et la zen-attitude sous la selle à n'importe quel équidé !

 

Les -

  • Un cheval de pré, c'est des biceps en béton pour son propriétaire qui connaîtra la joie des bains de boue en hiver. Le pansage en 2 minutes chrono, c'est terminé ! C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle les cavaliers de compétition décident de mettre leurs chevaux au box. Piontage et pré sont des mots qui ne peuvent exister dans la même phrase.
  • Le pré, c'est risquer des petites blessures les premiers temps (la joie d'être en liberté) et même des "accidents de pré» : luttes pour la hiérarchie, le cheval qui fait le fou et se blesse, exposition aux désagréments comme la gale de boue, piqûres d'insectes, coups de soleil...
  • Il faut noter aussi suivant les régions, la difficulté de trouver des prés proches d'installations décentes. Là malheureusement c'est une affaire de chance et de patience lors de ses recherches...

 

Il est donc nécessaire lorsqu'on possède un cheval de se poser réellement la question de son mode de vie, sachant que l'environnement influe énormément sur le comportement d'un cheval, et de ne pas faire ce choix UNIQUEMENT pour NOTRE confort et par simplicité. Et à l'inverse, on ne se lance pas dans l'anthropomorphisme en se disant que son cheval sera mieux dans son nid douillet à l'écurie qu'en liberté avec ses potes, qu'il va forcément avoir froid dehors, et autres pensées qui relèguent le cheval au statut d'animal en sucre.

Il faut également prendre un compte le passif propre à chaque cheval : a-t-il déjà vécu en extérieur/box ? Supportera-t-il l'enfermement s'il vivait jusqu'ici en liberté ? Est-il suffisamment armé pour affronter un hiver au pré ? A-t-il des contraintes de santé qui nécessitent de le maintenir au box ?...

 

Il est utopique de penser que du jour au lendemain on pourrait faire vivre tous les chevaux au pré, pour de simples raisons de places et d'infrastructures insuffisantes. Néanmoins, nous pensons qu'il ne faut pas se leurrer : toutes les études actuelles sur les chevaux tendent à prouver qu'ils sont fait, moralement, mentalement, biologiquement, physiquement pour vivre en extérieur avec leurs congénères. Il est donc dur de laisser son cheval H 24 au box et de ne le sortir que pour le faire travailler ou lui offrir une heure de liberté dans un manège, seul, en pensant lui faire une grande faveur. Nous ne dison pas pour autant que ces chevaux sont maltraités, mais ils sont extrêmement dénaturalisés et cela se répercute forcément physiquement et/ou mentalement (il n'y a qu'à voir le changement de comportement et la joie des chevaux qui débutent une vie au pré pour leur retraite). Pensez au parfait compromis : la formule pré/box !  

 

Nous espérons donc que cet article amènera chaque propriétaire à réfléchir au choix de vie qu'il impose à son compagnon, en respectant les prérogatives de tous et sans se culpabiliser (en espérant que chaque cavalier fait au mieux avec ce qu'il a ou sinon pèche uniquement par manque de connaissances). Les options sont tellement multiples et les offres de plus en plus élaborées dans les écuries, alors ne lésinez plus sur l'indispensable sortie au pré !

Source : http://www.la-criniere-blonde.com