Pourquoi ce Cheval plutôt qu’un autre ?
Catégorie : Équidé
Publié le Jeudi 09 Juin 2022
Pourquoi lui plutôt qu’un autre animal ? Comment s’est-il imposé dans ce rôle ?
L’Histoire commune de l’homme et du cheval remonte à plusieurs siècles. La domestication des animaux a longtemps été justifiée par un but utilitariste (transports, travaux agricoles…), mais d’après certains scientifiques, cette explication ne saurait suffire…
Le contact plus sentimental, plus relationnel que l’on connaît aujourd’hui avec le cheval n’est donc pas une nouveauté. Même si autrefois l’équidé était davantage utilisé dans un contexte de travail que de loisir, certaines pratiques thérapeutiques existaient déjà. Il semblerait ainsi qu’en Grèce, durant l’Antiquité, on utilisait la mise à cheval pour fortifier les membres ou atténuer certaines maladies somatiques, mais aussi pour gérer les humeurs des jeunes ou des personnes déséquilibrées.
Un rôle de thérapeute
Si l’on devine facilement les raisons pour lesquelles le cheval est aujourd’hui de moins en moins utilisé pour les travaux agricoles ou les transports, il n’est pas pour autant évident de comprendre comment il s’est forgé un rôle plus ou moins légitime de thérapeute. On ne peut pas vraiment attribuer l’invention de la thérapie avec le cheval (et avec les animaux plus globalement) à une personne en particulier, mais plusieurs études, coïncidences et autres phénomènes sont toutefois à l’origine de cette pratique. Des petits groupes d’équithérapie se seraient créés dès la fin de la Première guerre mondiale pour rompre la monotonie des traitements des nombreux blessés au combat. Quelques années plus tard, la Danoise Lis Hartel a redonné de l’élan à la thérapie avec les chevaux en surmontant sa poliomyélite grâce à l’équitation et en remportant une médaille d’argent en dressage aux Jeux olympiques d’Helsinki (1952). Son histoire a poussé sa kinésithérapeute, Elisabeth Bodiker, à faire monter de jeunes handicapés moteurs et/ou mentaux dans sa clinique.
Au même moment, en France, plusieurs scientifiques ont commencé à s’intéresser aux bienfaits du cheval, mais au niveau physique dans un premier temps. Par la suite, l’approche thérapeutique avec le cheval s’est développée et structurée. Une fédération nationale des thérapies avec le cheval a été créée en 1986 (FENTAC), puis d’autres associations comme la société française d’équithérapie (2005) ou l’institut de formation en équithérapie (IFEq) ont suivi.
Un partenaire idéal
Evidemment, le cheval est loin d’être le seul animal utilisé en thérapie. Les chiens, les dauphins, les lamas…sont également employés dans le même but, mais à plus petite échelle. Pourquoi le cheval s’impose-t-il donc comme le partenaire privilégié des thérapeutes et patients ? Les réponses sont multiples… Tout d’abord, en raison de sa longue histoire commune avec l’homme. Le cheval est un animal familier qui inspire une certaine sympathie. Mais si le cheval est intéressant comme "outil thérapeutique", c’est avant tout grâce à son mode de fonctionnement. Contrairement à nous, l’équidé vit uniquement dans l’instant présent et a un lien fort avec la nature. C’est un être d’instinct, d’intuitions, qui réagit au quart de tour et de manière non verbale. C’est aussi un animal sociable, qui vit dans un groupe hiérarchisé, mais privilégie la coopération à la rivalité. Plus inconsciemment, le cheval renvoie au père par sa force et son autorité, mais aussi à la mère par sa douceur, sa rondeur et-contrairement à d’autres animaux-sa capacité à nous porter.
Comme tous les cavaliers le savent, il est impossible de mentir face au cheval puisqu’il nous renvoie généralement notre propre ressenti, voire des émotions dont on n’a pas toujours conscience. Enfin, l’équidé est dénué de tout jugement. Son attitude envers l’homme est essentiellement guidé par la façon dont il est abordé. Autant d’éléments qui font de lui un partenaire idéal pour se remettre en question, prendre confiance en soi et avancer dans la vie…
Source : Cheval Magazine dec 2014