L'Uvéite, une inflammation oculaire des équidés
Catégorie : Équidé
Publié le Jeudi 25 Août 2022
L’uvée est la partie vasculaire (qui contient des vaisseaux) de l’œil. Elle est composée de :
- l’iris
- le corps ciliaire, il produit l’humeur aqueuse de l’œil et lui donne sa forme
- la choroïde, tunique vasculaire de l’œil
Les signes d’une uvéite peuvent être discrets comme très douloureux, mais s’accompagnent généralement d’une rougeur de la conjonctive. En effet, l’inflammation oculaire augmente la vascularisation ce qui donne un aspect d’œil rouge. Les équidés vont bien souvent garder leur œil fermé et être photophobiques, la lumière provoquant une douleur intense.
Le cheval peut également présenter un gonflement des conjonctives et des paupières, en raison d’un œdème local. La cornée est moins brillante qu’en temps normal et se couvre d’un voile blanc.
(espace entre la cornée et l’iris).
Uvéite isolée ou récurrente
Certaines uvéites peuvent être déclenchées suite à la contraction d’une autre maladie (rhinopneumonie par exemple).
Elles peuvent également être d’origine traumatique, un choc qui cause l’inflammation oculaire (branche dans l’œil, coup d’un compagnon de pré, …).
Il est à noter qu’une uvéite isolée, qui ne fait pas suite à une infection ou un choc, fait partie des vices rédhibitoires. Si son diagnostic intervient dans les trente jours de la vente, celle-ci peut être annulée. Il est dont important lors de la visite d’achat que l’équidé fasse l’objet d’un examen ophtalmologique.
L’uvéite peut également être récurrente, sur un œil voir sur les deux.
Les symptômes sont les mêmes que pour une uvéite isolée. Les crises d’inflammation oculaire seront pour certains tous les mois, pour d’autres deux fois par an. La récurrence est variable d’un animal à l’autre.
Ces crises à répétition peuvent compromettre, à terme, la vue de l’équidé. C’est pourquoi il est primordial de détecter les signes le plus tôt possible afin que le vétérinaire puisse intervenir rapidement.
Un cheval qui présente un épisode d’uvéite ne développera pas systématiquement un syndrome d’uvéite récurrente. S’il présente plus de deux crises d’uvéite, on parlera alors d’uvéite récurrente.
Cette pathologie résulterait dans certains cas d’un phénomène immunitaire (en lien dans certains car avec la contraction de la Leptospirose) ou dans l’autres de prédispositions génétiques, notamment pour les chevaux de la race Appaloosa particulièrement concernés.
Traitements
Traitement médical
Le traitement médical aura pour but de diminuer la douleur et arrêter l’inflammation. Pour cela, les vétérinaires prescrivent des mydriatiques (permettant la dilatation de la pupille de l'œil) et des anti-inflammatoires. Il est à noter que l’utilisation de corticoïdes à long terme peut entrainer une dégénérescence de la cornée.
Vitrectomie
Il s’agit d’une intervention chirurgicale visant à retirer le corps vitré inflammé de l’œil. Si elle est pratiquée suffisamment tôt, elle permet de prévenir 90 % des récidives et conserver la vision.
Implant de cyclosporine
Une fois placé dans l’œil, il va bloquer la réaction immunitaire responsable de l’uvéite. Si son efficacité est reconnue, elle est cependant limitée dans le temps à 2/3 ans.
Enucléation
Le retrait de l’œil est parfois nécessaire notamment en cas de perte de vision, afin d’éviter au cheval de souffrir à chaque crise.
Prévention
Afin de protéger le plus possible les yeux de l’équidé et limiter les crises, il est possible d’équiper l’équidé d’un bonnet anti mouche avec une protection anti-uv. Il faut également essayer de limiter au maximum son exposition au vent et à la poussière.
Evitez l’automédication !
Les signes cliniques pour une crise d’uvéite sont similaires à ceux d’un ulcère cornéen. Cependant, si vous appliquez un corticostéroïde sur un œil présentant un ulcère de la cornée, cela va aggraver les lésions de la cornée et ralentir la cicatrisation.
Faites donc toujours appel à votre vétérinaire afin qu’il vous prescrive un traitement adapté à la pathologie de votre équidé.
Sources :
L’uvéite : une maladie qui peut coûter la vue, Dossier Ophtalmologie, Cheval Santé