Vacciner son cheval pour mieux le protéger

Catégorie : Équidé

Publié le Mardi 01 Février 2022

La vaccination permet d'immuniser les êtres vivants contre certaines maladies et apparait donc comme un acte indispensable pour protéger votre cheval. Mais est-ce vraiment le cas ? Et y a-t-il un danger à vacciner ?
Vacciner son cheval pour mieux le protéger

 

 

 

 

 

 

 

La vaccination est une technique médicale qui consiste à injecter, dans un organisme vivant, un produit qui va entraîner une réponse immunitaire. Cette réaction immunitaire va être « enregistrée » par l’organisme vivant et pourra être utilisée comme base de défense en cas d’attaque réelle par l’agent pathogène contre lequel le vaccin a été développé.
Le vaccin est donc une technique de médecine préventive. Elle permet de donner à l’organisme les outils pour pouvoir résister correctement face à une offensive d’agent pathogène. Pour certaines maladies, il n’existe pas de traitement efficace. La vaccination permet donc de préparer l’organisme à se défendre lors d’une rencontre avec la maladie. Il existe différents types de vaccins, caractérisé par leur composition. Le vaccin vivant atténué contient le germe vivant de l’agent pathogène qui a été modifié pour qu’il n’entraîne pas la maladie, mais qu’il soit quand même reconnu par le corps pour développer une immunité adaptée. Le vaccin inactivé ne contient pas le germe vivant mais seulement une partie du germe ou bien la totalité de l’agent qui, par contre, a été « tué ».

Contre quelle maladie ?

Le tétanos est une maladie provoquée par une bactérie : Clostridium tétanie. La contamination se fait par des plaies au sein desquelles la bactérie se développe et libère des toxines à l’origine d’une paralysie nerveuse. Les signes cliniques sont une raideur évoluant vers la paralysie de l’ensemble du corps et la mort dans au moins 80 % des cas. La vaccination permet une protection efficace, elle est recommandée mais non obligatoire.

La grippe est un virus à l’origine d’une maladie très contagieuse. La transmission se fait essentiellement par les productions respiratoires. Les signes sont les mêmes que ceux de la grippe chez l’homme : toux, fièvre, écoulement nasal. La mortalité est très faible sauf en cas de surinfection bactérienne. La répercussion est surtout sportive et financière car le cheval doit être laissé au repos pour éviter les séquelles respiratoires et il ne faut pas le déplacer (au minimum pendant quatre semaines) pour éviter la propagation de la maladie. La protection passe par la vaccination. Ce vaccin est obligatoire pour les chevaux qui participent à des manifestations hippiques.

La rhinopneumonie, ou herpès virose, est une maladie causée par le virus. La transmission se fait par des sécrétions respiratoires ou par contact avec les sécrétions utérine lors d’un avortement. Il en existe plusieurs formes dont l’expression clinique est variable. La forme respiratoire présente des symptômes comparables à ceux de la grippe. La forme abortive provoque des avortements en fin de gestation. La forme nerveuse entraîne différents troubles nerveux : paralysie des voies urinaires, troubles de la locomotion, paralysie du corps voire la mort. La vaccination est obligatoire pour les étalons reproducteurs et pour les poulinières de courses (trotteur, pur-sang).

La rage est un virus qui se transmet par griffure ou morsure d’un animal infecté. La France est exempte de la rage depuis les années 80, mais celle-ci était encore répandue dans les pays de l’Europe de l’Est et de l’Afrique. Le virus est mortel. Les symptômes sont variables : agitation, hypersensibilité, tremblements, démarche titubante, paralysie du corps évoluant vers la mort dans la totalité des cas. Le vaccin existe en France mais très peu de chevaux sont vaccinés du fait du risque minime.

L’artérite virale est un virus qui se transmet par voie respiratoire lors d’un contact étroit avec un animal infecté, (par l’urine, les crottins, les sécrétions respiratoires, le sang). Une autre voix de contamination est possible lors de l’insémination ou la monte via le sperme contaminé. Différents symptômes sont possibles : fièvre, toux, engorgement des membres et du fourreau, avortement avec ou sans symptômes. Le vaccin est disponible en France.

La gourme est une maladie très contagieuse due à une bactérie. La contamination se fait par proximité entre animaux qui se côtoient, mais aussi par contact avec un support contaminé (vêtements, outil de travail). Les symptômes se caractérise par des sécrétions nasales épaisses et purulentes ainsi que par des abcès au niveau des nœuds lymphatiques vers l’auge. La maladie évolue rarement jusqu’à la mort mais elle est handicapante car les chevaux doivent être confinés et laissés au repos. Un vaccin est disponible en France.

La fièvre du West Nile est une maladie imputable à un virus qui se transmet par piqûre d’un insecte spécifique porteur de la maladie. Les insectes se contaminent eux-mêmes en piquant les oiseaux migrateurs. Les symptômes commencent par de la fièvre puis peuvent évoluer avec des signes neurologiques comme des tremblements, des troubles moteurs pouvant aller jusqu’à la paralysie et même la mort dans certains cas. On trouve surtout cette maladie dans les zones à risque où les insectes et les oiseaux migrateurs sont présents en France, il s’agit principalement de la région PACA et Languedoc-Roussillon. Un vaccin est disponible en France.

Dangereux les vaccins ?

La dangerosité des vaccins est un sujet d’actualité. Les effets secondaires décrit chez l’homme sont encore en cours d’analyse. Chez les chevaux, les effets secondaires sont rares et, le plus souvent, de faible gravité. Lorsque l’animal vacciné est en bonne santé et que l’acte est correctement réalisé, les risques sont mineurs. Selon les statistiques, l’effet secondaire le plus fréquent est une réaction locale au point d’injection (pour moins de 1 % des chevaux) et la situation revient souvent à la normale en quelques jours. De la fièvre peut être observée en plus de la réaction locale chez certains chevaux (pour moins de 0,5 % des chevaux). Les réactions plus sévères sont beaucoup plus rares : moins de 0,001 % de mort subite de type choc anaphylactique après vaccination, ce qui représente moins d’un cheval sur 100 000. Les informations de la part des confrères vétérinaires en activité sur le terrain confirment que les réactions locales pendant quelques jours sont rares : un cheval sur cent. Concernant les morts subites suite à un vaccin, les remontées en provenance du terrain ne décrivent aucun cas. Au regard de la mortalité de certaines maladies et du faible risque lié à la vaccination, il ne peut qu’être recommandé de vacciner les chevaux contre les maladies à risque.

Quel vaccin pour quelle activité ?

Dans l’absolu, aucun vaccin n’est obligatoire si votre cheval ne participe pas à des rassemblements de chevaux. Ils restent pour autant fortement recommandé. Certaines écuries imposent la vaccination pour héberger les chevaux de particulier. Et certains haras imposent le vaccin contre la rhinopneumonie pour inséminer les juments ou en cas de présence de poulinière où c'est conseillé.

Outre l’aspect réglementaire on peut aussi s’interroger sur l’adaptation de la vaccination en fonction du mode de vie. Si votre cheval vit isolé et qu’il ne rencontre jamais d’autres équidés, d’un point de vue scientifique, le seul vaccin qui semble indispensable est celui contre le tétanos car la maladie s’attrape via les plaies et non par contact avec d’autres individus. Pour les chevaux qui vivent en communauté, les vaccins contre la grippe, la  rhinopneumonie, la peste équine et la rage sont fortement conseillés, voir obligatoire s’ils participent à des compétitions. 

Les vaccins sont surtout à adaptés à la façon dont vit le cheval. Le vaccin contre la rage n’est pas obligatoire et n’est plus vraiment indispensable si on tient compte de la situation de la rage en France. Le vaccin contre la gourme est peu utilisé et son efficacité est discutée Concernant la vaccination contre la fièvre du West Nile, elle dépend de la région de vie de l’équidé et de la présence de l’insecte. Le vaccin semble être une bonne indication pour les chevaux qui se trouvent dans les régions à risque. Le vaccin contre l’artérite est à envisager pour les étalons reproducteurs.

La vaccination permet de protéger le cheval contre les des maladies qui sont potentiellement mortelles et qui n’ont pas de traitement spécifique. Le choix des vaccins est à déterminer en fonction du mode de vie du cheval. Certains sont obligatoires en particulier pour les regroupements de chevaux, d’autres vivement conseillés pour protéger votre équidé.

Bon à savoir :

La grande majorité des contrats d'assurances pour les équidés prévoient dans leurs exclusions l'indemnisation des maladies contre lesquelles il existe un vaccin : tétanos, grippe, rhinopneumonie, peste équine, la rage, etc.